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Sommaire

 

DES CHIFFRES

 

 

FICHE 14

Je vais utiliser les chiffres de Hubert Reeves dans son livre "Dernières nouvelles du Cosmos " (1994)

Le dessin n'est pas celui qu'a publié Hubert Reeves. Comme beaucoup de vulgarisateurs, il fait toujours des dessins évoquant l'Univers à l'envers, l'observateur étant placé au centre, et l'origine des temps à l'extérieur. Ici l'observateur est en A15, sur l'Univers actuel, et l'origine au centre, 15 milliards d'années avant.

Voici ces chiffres sur le dessin ci-dessus, du centre vers les bords :

En haut, l'âge de l'Univers en milliards d'années, au moment où les galaxies qui s'y trouvrent ont émis la lumière qui nous parvient aujourd'hui.

A gauche, la température résiduelle, en degrés absolus, de l'univers aux différentes époques.

A droite, la vitesse de récession des galaxies, l'unité étant la vitesse de la lumière. Les galaxies les plus lointaines semblent donc "fuir" à une vitesse proche de celle de la lumière (c).

En bas, le facteur de décalage de la lumière qui nous permet d'évaluer  la distance qui nous sépare des galaxies observées.

Les quasars sont confinés dans l'espace entre le premier et le second cercle.

Nous ne voyons pas les chiffres à l'intérieur du premier cercle au pemier milliard d'années. Température d'origine : dix milliards de degrés.

 

Prenons un exemple.

Nous voyons aujourd'hui la galaxie B distante de 4 Gal (milliards d'années-lumière) alors que la température de l'Univers était de 3,3 degrés absolus, et qu'elle s'éloignait de nous à deux dixièmes de la vitesse de la lumière (décalage du spectre de la lumière de deux dixièmes également)

Je lis dans "Science et Vie" que, autour du cercle 5, (il y a 10 milliards d'années), le télescope Hubble vient de voir le "galaxies compactes lumineuses" qui sont à l'origine des galaxies spirales observées aujourd'hui.

 

Hubert Reeves prend un exemple bien particulier que nous allons voir. Il écrit :

Supposons une galaxie dont la lumière propre est bleue...Si ce rayonnement nous arrive avec une longueur d'onde deux fois plus grande (elle sera rouge), c'est que nous la voyons telle qu'elle était à une époque où la température du cosmos était deux fois plus élevée qu'aujourd'hui (5,4 degrés absolus au lieu de 2,7) et la densité moyenne huit fois plus élevée. Elle était alors deux fois plus proche qu'aujourd'hui. Elle était à cinq milliards d'années-lumière quand elle a émis sa lumière bleue, et l'Univers avait alors un peu plus de cinq milliards d'années. Elle s'éloigne de nous à 60% de la vitesse de la lumière.

Le dessin montre que les 5,4 degrés absolus caractérisent le 5ème milliard de vie de l'Univers, soit une distance de 10 milliards d'al par rapport à nous pour la galaxie considérée.

 

Le dessin tel que je l'ai fait, avec le trajet de la lumière venant à nous, en T15, depuis la galaxie située au 5ème milliard d'années, montre d'autres choses.

La galaxie visible au 5ème milliard d'années, si elle n'a pas changé notablement de place par rapport aux autres et si elle existe toujours, devrait être visible, plus proche, dans la même direction de l'univers. C'est l'image de la galaxie (14,4) située à 0,6 (environ) milliard d'années de nous.

Lorsque la Terre était en T5,2, la galaxie G5 se trouvait à 0,2 milliards d'al, au lieu de 0,6 aujourd'hui..

Hubert Reeves se trompe encore en écrivant, au sujet de la galaxie G5 : elle était à cinq milliards d'années lumière lorsqu'elle a émis sa lumière bleue. La lumière bleue a été émise il y a 10 milliards d'années et nous parvient rouge aujourd'hui.

 

Autre exemple : au premier milliard d'années, le facteur de décalage est de 4 (vitesse d'éloignement 0,9 c), la température de 14 degrés absolus

 

Je trouve dérisoire les schémas des revues ou des livres de Hubert Reeves ou autres, où l'on nous montre un observateur au centre et l'Univers tout autour, l'origine étant la région la plus lointaine du centre. Et où l'on s'étonne de découvrir des liens incompréhensibles entre des régions tellement éloignées les unes des autres.

Les illusions d'optique sont pourtant un phénomène bien connu. On se regarde dans la glace (réflexion) ; la réfraction nous fait voir des mirages, la gravitation change l'orientation des objets observés. Non l'Univers au dessus de nos têtes n'est pas disposé comme nous le voyons.